La marmite > Comité de Jumelage Pluguffan-Llandovery > EN DIRECT DE LLANDOVERY > La dame du lac

La dame du lac

mercredi 30 octobre 2013, par glyn

Sentez le musc et la camomille, buvez du vin avec modération, mâchez souvent les feuilles de sauge, gardez la tête chaude, lavez-vous souvent les mains...
Quel est le rapport entre ces prescriptions toujours d’actualité et le Lac de Llyn y Ffan Fach situé près de Llandovery au Pays de Galles ?


Voici une version de la légende de la dame du lac tirée du livre
"Welsh Country Upbringing" par D. Parry Jones, Batsford Press, 1948.

Aquarelle peinte par une jeune fille du collège de llandovery

L’histoire de Meddygon Myddfai, les docteurs de Myddfay, est une légende très ancienne dont l’origine se perd dans les brumes du folklore celtique.
Au 12ème siècle, une veuve et son fils Rhiwalon vivaient dans une ferme isolée de Esgair Llaethdy, dans les collines de Camarthenshire. Un jour que son fils amenait le bétail près du lac de Llyn y Fan Fach, il vit assit sur l’eau, une très belle jeune fille peignant ses cheveux. Attiré par sa beauté, il s’approcha timidement et lui proposa de partager son pain fait de farine d’orge. Elle refusa, disant que son pain était sec et disparu dans le lac. Le matin suivant, la mère de Rhiwallon lui donna un pain qui était moins cuit et pâteux. Elle le refusa aussi, disant en retournant au lac, « ton pain n’est pas assez cuit ». Pourtant, elle lui fit un sourire. Encouragé, il prit avec lui le jour suivant, un pain qui avait été cuit avec beaucoup de précautions, et son acceptation immédiate le décida à la demander en mariage. Elle consentit, mais le prévint que s’il la tapait trois fois sans raisons – trois coups - elle retournerait dans le lac. Son père, arrivant plus tard, leur donna sa bénédiction et leur promit comme dot autant de moutons, chèvres, vaches et chevaux qu’elle pourrait compter sans reprendre son souffle.

Ils se marièrent, et furent très heureux, et devinrent les parents de trois fils talentueux. Après plusieurs années, à l’occasion d’un baptême dans la région, auquel ils avaient été invités, Rhiwallon demanda à sa femme d’aller voir les chevaux pendant qu’il allait chercher ses gants. De retour et la trouvant toujours à la même place, il la toucha impatiemment sur l’épaule et lui dit « allez, allez ! » à quoi, elle répondit « c’est le premier coup »

Plusieurs années après, à un mariage, elle éclata en sanglot : Rhiwallon essaya de la réconforter et la toucha à nouveau sur l’épaule. « Maintenant c’est le début des ennuis » dit-elle, » c’est le deuxième coup.

Tout allait bien pendant quelques années encore jusqu’à ce qu’à l’occasion de funérailles, elle fut prise d’un fou rire inconvenant, et son mari dû la réprimander encore une fois, la touchant légèrement une fois de plus sur l’épaule.. « C’est le troisième coup », lui rappela t’elle, « adieu ». Pendant qu’elle allait vers le lac, appelant tout le bétail à la suivre : elle appela aussi quatre bœufs noirs qui labouraient des champs au loin, elle appela aussi le petit veau noir qui venait juste d’être tué et qui était suspendu à un crochet : il revint à la vie et galopa après les autres jusqu’à ce qu’ils disparaissent tous dans le lac. Une profonde tristesse s’abattit sur la seule maison du bonheur, et les fils retournèrent souvent au lac à la recherche de leur mère.

Un jour elle réapparut devant eux et dit à son fils ainé, que sa mission était de guérir les maladies. Elle lui donna une liste de toutes les herbes médicinales avec toutes les indications pour les utiliser. Rhiwallon, et ses trois fils, Cadwgan, Gruffudd, et Einion et leurs descendants pendant plusieurs générations devinrent les plus fameux docteurs de tout le Pays de galles. Ils ont transmis cette médecine traditionnelle aux futures générations dans un volume intitulé Meddygon Myddfay, contenant 188 prescriptions.

Voici l’une d’elles : les choses bonnes pour le cerveau : sentez le musc et la camomille, buvez du vin avec modération, mâchez souvent les feuilles de sauge, gardez la tête chaude, lavez-vous souvent les mains, marchez et dormez modérément, écoutez de la musique et chantez, sentez les roses, lavez-vous les sourcils avec de l’eau-de-rose, prenez de l’eau en allant au lit, et suivez un régime léger.


Le lac de Llyn y Fan Fach

Répondre à cet article


Suivre la vie du site RSS 2.0 | La marmite | Espace privé | SPIP | squelette