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Les différentes étapes de la vie du saumon

mercredi 5 décembre 2012, par Alain Treguer


Les saumons remontent les rivières tout au long de l’année, chacun dans sa rivière d’origine. Les plus gros remontent à l’automne, au moment où le niveau de l’eau est le plus élevé. Ils peuvent faire des sauts de trois mètres, pourvu qu’ils aient une eau assez profonde pour s’élancer. Ils arrivent à nager dans les chutes d’eau.

La reproduction est étalée de la mi-novembre à la mi-janvier. La femelle cherche un endroit où l’eau est propre et bien oxygénée pour creuser une frayère. Une bonne qualité de l’eau est indispensable au bon développement des oeufs. Le choix de la frayère dépend de deux paramètres essentiels :

- la température de l’eau, qui doit rester inférieure à 12 degrés C et ne pas subir de chutes brutales trop importantes ;
- la nature du substrat : galet de la taille d’un oeuf de poule.

Une femelle saumon pond 2 000 oeufs par kg de son poids : une femelle de 4 kg peut ainsi pondre 8 000 oeufs, ce qui représente 25 % de son poids.

Après la ponte, le mâle surveille et defend le territoire.

On peut connaître le jour de l’éclosion des oeufs en additionnant les températures de l’eau journalière :

l’éclosion a lieu lorsqu’on arrive à 440 degrés C . jour : soit 44 jours passés dans une eau à 10 degrés ou 55 jours passés dans une eau à 8 degrés C ou 40 jours passés dans une eau à 11 degrés C

Les jeunes saumons passent 1 à 2 ans en rivière. On les appelle des TACONS : ce sont des poissons parfaitement adaptés à l’eau douce. Ils se nourrissent de larves d’insectes (éphémères, trichoptères...), de crevettes d’eau douce ou de petits poissons (chabot, loche franche, vairons).

A un moment précis, le tacon va subir en rivière un ensemble de modifications internes et externes pour devenir un smolt. A l’issue de cette métamorphose, le smolt sera prêt à gagner l’océan, qu’il rejoindra après s’être acclimaté à la salinité de l’eau pendant un court séjour en estuaire.

Une fois en mer, le saumon effectue chaque jour 25 à 50 km pour se nourrir. Il peut ainsi faire des déplacements d’une longueur supérieure à 14 000 km. Les zones d’engraissement connues pour les stocks de saumon Francais sont le Groënland, le Labrador et les Iles Féroës. En fonction des saisons, les saumons passent de l’une à l’autre, à la recherche d’eaux comprises entre 4 et 8 degrés C. Leur nourriture se compose de hareng, lançon, capelan, et de petits crustacés.

RETOUR EN RIVIERE

Seuleument 3 à 20 % des smolts partis en mer reviendront finalement dans leur rivière d’origine. Ces chiffres varient beaucoup d’une année à l’autre. La phase critique se situe durant les premiers mois en mer, où les saumons ont du mal à s’adapter, et notamment à trouver des proies à leur taille, eux mêmes étant en plus des proies potentielles pour des espèces plus grosses.

Le mécanisme d’orientation qu’utilisent les saumons pour retrouver leur rivières d’origine n’est pas encore connu en totalité. On sait qu’ils utilisent des moyens de repérage variés :

- orientation solaire,
- magnétisme terrestre
- reconnaissance de l’odeur de la rivière d’origine une fois arrivé sur le plateau continental.

Les poissons qui remontent les petits fleuves côtiers bretons n’ont, en majorité, passé qu’une année en mer. On les appelle alors des castillons, des grilses ou des madeleieaux. Ils mesurent en moyenne 65 cm pour 2.5 kg. D’autres ont pu passer deux hivers en mer (petits saumons de printemps : 77.5 cm pour 4.3 kg en moyenne) voire trois hivers (grands saumons : 94 cm pour 7.6 kg, très rares en Bretagne, plus caractéristiques de la population de l’axe Loire - Allier).

On peut reconstituer le passé d’un saumon en lui prélevant une écaille. Sur celle-ci, comme sur la section d’un tronc d’arbre, on peut observer des stries concentriques, dont l’écartement indique le nombre des saisons passées en eau douce ou en mer. La croissance est lente et régulière en eau douce, on a donc des stries rapprochées. En mer, la croissance est rapide en été (stries espacées) et lente en hiver (stries rapprochées).

A chaque fois qu’un pêcheur capture un saumon en rivière, il doit faire parvenir des écailles à l’ONEMA pour qu’elles soient analysées et répertoriéees.

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